Les résultats dépendent souvent, en grande partie, de l’approche utilisée pour évaluer les réductions du risque de mortalité, généralement exprimées en valeur statistique par vie humaine (VSV). De nombreuses analyses reposent sur une estimation de la VSV moyenne de la population avec, parfois, des ajustements en fonction de l’espérance de vie à l’âge du décès, des salaires, des niveaux de vie. Les auteurs comparent trois approches, avec des résultats proches (facteur 2,5) durant la pandémie de Covid-19 ayant démarré début 2020 (88 000 morts sont comptabilisés, alors qu’on dépasse aujourd’hui 300 000 décès aux États-Unis). Relativement aux autres mortalités, on passe, pour cette étude, de pratiquement zéro pour les très jeunes enfants à un taux relativement stable après 45 ans de 9-10 % (morts Covid-19 rapportés aux décès toutes causes confondues). Le coût par décès serait de l’ordre de 5 M de dollars (sur des bases un peu floues pour un Français).

Résultats significatifs

Les structures sociales sont très différentes entre les États-Unis et la France et le coût estimé aux États-Unis ne peut pas aisément servir pour des comparaisons nationales. L’application des estimations modifierait, selon les auteurs, les conclusions des analyses des effets positifs de la distanciation sociale. Mais elles n’abordent pas d’autres caractéristiques des décès dus à la Covid-19, ni – surtout – les effets indirects liés à des formes de désocialisation (confinement), perte d’emploi, empêchement de soins pour des maladies graves, etc.

Cet exercice, forme de réduction intellectuelle, fournit des chiffres dont finalement l’utilité est discutable puisque le sujet n’est pas abordé dans sa globalité. C’est certes difficile, mais comment peut-on conseiller utilement le politique en restant sur du fragmentaire, du biaisé, en oubliant d’autres paramètres qui pourraient avoir une importance pour un jugement éclairé conduisant à des choix politiques majeurs (par exemple, santé contre économie) !