ANALYSE D'ARTICLE

Biosurveillance des mycotoxines dans le plasma des patients atteints de la maladie d’Alzheimer et de la maladie de Parkinson

 

L’exposition aux contaminants environnementaux pourrait jouer un rôle important dans la pathogenèse des maladies neurodégénératives, telles que la maladie de Parkinson (MP) et la maladie d’Alzheimer (MA). Pour la première fois en Espagne, les niveaux plasmatiques de 19 mycotoxines de patients diagnostiqués avec une maladie neurodégénérative (44 MP et 24 MA) et de patients sains (25) de la région de La Rioja ont été analysés. Les mycotoxines étudieés étaient les aflatoxines B1, B2, G1, G2 et M1, T-2 et HT-2, les ochratoxines A (OTA) et B (OTB), la zéaralénone, la stérigmatocystine (STER), le nivalénol, le déoxynivalénol, le 3-acétyldéoxynivalenol, le 15-acétyldéoxynivalénol, le deepoxy-déoxynivalénol, le néosolaniol, le diacétoxyscirpénol et le fusarénon-X. Les échantillons ont été analysés par chromatographie en phase liquide avec spectrométrie de masse en tandem (LC-MS/MS) avant et après traitement par b-glucuronidase/arylsulfatase afin de détecter les métabolites potentiels.

Seuls OTA, OTB et STER ont été détectés dans les échantillons. L’OTA était présente avant (77 % des échantillons) et apres (89 %) le traitement enzymatique, tandis que l’OTB n’était détectable qu’avant (13 %). Des différences statistiquement significatives dans l’OTA entre les contrôles et les malades ont eté observées. Cependant, les différences observées pourraient sembler plus liées au sexe (niveaux d’OTA plus élevés chez les hommes, valeur p = 0,0014) qu’à la maladie elle-même. Le STER n’est apparu qu’après le traitement enzymatique (88 %). L’analyse statistique sur les STER a montré des distributions toujours differentes entre les patients sains et les malades (groupe de patients > contrôles, valeur p < 0,0001). De maniere surprenante, les niveaux de STER sont faiblement correlés positivement avec l’âge chez les femmes (rho = 0,3384), tandis que la corrélation de l’OTA a montré une diminution des niveaux avec l’âge, en particulier chez les hommes atteints de la MP (rho = -0,4643).

Commentaire

L’hypothèse environnementale est depuis longtemps suspectée dans le déclenchement des maladies neurodégénératives. Effectivement, la transmission genétique de la MA est relativement rare ; chez plus de 90 % des patients, son etiologie serait donc liée à une combinaison de facteurs génetiques et environnementaux. La majorité des cas de MP sont sporadiques et les formes familiales ou monogéniques de la MP représentent environ 10 % des cas. Ainsi, il est probable qu’il existe une étiologie épigénétique.


Publication analysée :

* Arce-López B, Alvarez-Erviti L, De Santis B, et al. Biomonitoring of mycotoxins in plasma of patients with Alzheimer’s and Parkinson’s disease. Toxins 2021 ; 13 : 477. Doi : 10.3390/toxins13070477.