Il est de plus en plus évident que les facteurs structurels et sociaux, plutôt que les seuls facteurs biologiques ou génétiques, contribuent à la fois à l’augmentation de l’exposition à la pollution atmosphérique et aux disparités dans les maladies allergiques, dont l’asthme. Les États-Unis définissent cinq grands domaines :

• –le voisinage et l’environnement bâti ;
• –le contexte social et communautaire ;
• –la stabilité économique ;
• –l’accès et la qualité de l’éducation
• –et l’accès et la qualité des soins de santé.

Aux États-Unis, les niveaux de pollution atmosphérique ont, en moyenne, diminué au cours des dernières décennies, mais selon l’Agence de protection de l’environnement (EPA), des millions de personnes dans tout le pays vivent actuellement dans des zones où les concentrations de polluants depassent les normes de qualité de l’air, avec des disparités marquées dans l’exposition à la pollution atmosphérique parmi les personnes de couleur (c’est-à-dire les personnes non blanches).

Les auteurs de cet article de synthèse discutent des relations complexes entre l’exposition aux polluants atmosphériques environnementaux qui sont des facteurs de risque pour l’asthme et les maladies allergiques. Le terme « racisme environnemental » fait référence aux politiques et pratiques qui désavantagent de manière différentielle les individus, les groupes ou les communautés sur la base de leur race (« determinants sociaux de la santé »).

De multiples études cliniques et animales ont démontré l’existence de liens étroits entre l’exposition aux polluants atmosphériques et la perturbation de la réponse immunitaire liée à l’asthme et aux maladies allergiques. De nombreuses études illustrent le lien direct entre l’exposition à des polluants environnementaux spécifiques et la modification des réponses immunitaires par des voies uniques qui contribuent aux maladies allergiques et sont associées à l’asthme. Le développement de l’atopie est multifactoriel ; toutefois, comme le suggèrent ces études, l’exposition chronique à la pollution atmosphérique peut influencer et parfois accélérer la sensibilisation à des aliments, aux substances inhalées et le développement de la dermatite atopique. Ces processus peuvent être amplifiés par d’autres facteurs sociaux et structurels, tels que la pauvreté, le logement et la discrimination. Que saiton ?

• –Le développement et la morbidité de l’asthme et des maladies allergiques sont multifactoriels.
• –Des études menées sur des modèles animaux suggèrent que la pollution atmosphérique peut favoriser les voies inflammatoires éosinophiles et neutrophiles à l’origine du développement de la sensibilisation aux aéro-allergènes et de l’asthme.
• –En raison du « racisme environnemental », les populations pauvres et les minorités raciales et ethniques sont touchées de manière disproportionnée par la pollution atmosphérique.
• –Les effets délétères de la pollution atmosphérique sur l’asthme et les maladies allergiques peuvent être influencés par des facteurs sociaux et structurels au niveau individuel et communautaire, tels que la pauvreté, la privation de voisinage et le stress chronique.

Ce qui reste à approfondir

• Peu d’études ont évalué l’impact combiné des facteurs sociaux et de l’exposition à la pollution atmosphérique sur le développement des maladies allergiques, telles que la rhinite allergique, l’allergie alimentaire et la dermatite atopique.
• Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour explorer les relations entre la pollution atmosphérique, l’asthme et les facteurs sociaux dans les domaines de l’accès et de la qualité de l’éducation et de l’accès et de la qualité des soins de santé.
• La science peut suivre l’effet de la mise en œuvre des politiques et des interventions qui ciblent les facteurs sociaux : comment ils influencent l’exposition à la pollution atmosphérique et, en conséquence, les résultats concernant l’asthme et d’autres maladies allergiques.

Commentaire

D’une part, cette étude n’aurait pas pu être menée sous cette forme en France puisque l’on considère à juste titre qu’il n’y a qu’une race ! D’autre part, cette synthèse de différents articles illustre une connaissance qualitative classique avec des résultats attendus, réellement non surprenants. D’ailleurs, si les banlieues pauvres sont dans la plupart des pays occidentaux situées à l’est des cœurs des grandes cités, c’est que la pollution y est en général plus élevée qu’à l’ouest ! C’est une forme, selon la définition des auteurs, de « racisme environnemental ».

Par ailleurs, les phénomènes dont les auteurs parlent sont fortement multifactoriels et il aurait été avantageux qu’un effort soit fait par ces mêmes auteurs pour sortir de ces lieux communs (certes valides) pour essayer de trouver certaines spécificités de tel polluant versus tel effet. C’est un travail difficile, mais c’est une évidence, la nature des polluants n’a pas de raison d’être quantitativement la même selon tous les sites et États (les États-Unis sont un pays de taille suffisante pour trouver des sites de pollution très différents) et la répartition des effets peut également être variable avec certaines spécificités. En faisant l’hypothèse d’une certaine stabilité des habitants sur leurs lieux d’habitation, ce genre d’étude plus approfondie devrait faire émerger des corrélations peut-être originales. Parce que plus subtiles, les relations entre polluants et santé n’ont pas de lien, parce qu’uniformes sur l’ensemble des États, avec la consommation de hamburgers et les citoyens américains !