YearBook 2019

Une année de controverses ?

L’exemple du glyphosate est assez révélateur d’une année difficile pour la gestion des risques sanitaires environnementaux. Les évaluations effectuées par les agences sanitaires n’aboutissent pas à la même évaluation : le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) le classant en 2015 comme probablement cancérogène, alors que l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) conclut la même année qu’il n’y a pas assez d’éléments permettant de le classer. Tout comme, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) le fit en 2017. Il en va de même pour les Agences américaines et néo-zélandaises de protection de l’environnement.

Il peut y avoir divergence de vues sur les apports des différentes études cellulaires, animales ou humaines, et sans doute de nouvelles études viendront étayer les prochains rapports. Mais, dans cette affaire, certaines actions de communication de la part de l’industriel ont été perçues négativement. Cela a abouti début 2019 à la décision du tribunal administratif de Lyon visant à annuler l’autorisation de mise sur le marché du Roundup pro 360 - une des formulations du glyphosate, que l’Anses avait délivrée en 2017. La justice prend le pas sur les gestionnaires du risque, en appréciant différemment l’application du principe de précaution.

D’autres polémiques ont été portées à la une des journaux, comme la maladie de Lyme, objet de deux articles de synthèse dans cette édition 2019 du Yearbook « Santé-Environnement », ou l’additif E171 - dioxide de titane, présent notamment dans certains bonbons, également objet d’un article dans cette édition.

L’information juste et facile d’accès est l’objectif du Yearbook. Son édition est tout à fait en phase avec le 4^e Plan national santé-environnement (PNSE4), dont le lancement a été fait par le ministre de la Transition écologique et solidaire et la ministre des Solidarités et de la Santé à Bordeaux en janvier 2019. Une des quatre priorités avancées concerne l’information des professionnels et des citoyens sur les risques en santé environnementale, au même titre que pour les risques liés au tabac et à l’alcool.

Pierre-André Cabanes