Year Book 2017

Selon le dictionnaire Oxford, « post-truth » ou post-vérité en français, serait le mot de l’année 2016.

Il s’est en effet illustré par l’issue de votes en Grande-Bretagne et aux Etats unis, qui ont été considérés comme des surprises. Mais cette notion est plus large et concerne également le domaine de la science : les faits scientifiques seraient-ils de moindre importance sur la formation de l’opinion que l’appel aux émotions et la « satisfaction » des croyances personnelles ? Notre esprit critique est altéré lorsque le facteur émotionnel est fort.

Sans parler des « pseudosciences », telles que l’astrologie, on voit se développer des « altersciences » souvent représentées par des personnes qui, ayant reçu une certaine formation scientifique, sont en fait des experts auto-proclamés, réfutant tout simplement l'héliocentrisme, le darwinisme, la relativité, ou la mécanique quantique avec l’appui de théories alternatives qui ont l’apparence de faits scientifiques. On peut les rapprocher des sciences « parallèles », qu’il s’agisse de certaines médecines non conventionnelles (pratiques énergétiques, guérisseurs), de psychologie transpersonnelle, de cryptozoologie (existence du monstre du Loch Ness ou du Yeti) ou d’ufologie (soucoupes volantes), quand elles ne sont pas au service d’un projet politique (climato sceptiques par exemple) ou d’un secteur économique.

Pour Gérald Bronner, (il faut) « Se demander, chaque fois qu’une idée ne nous apparaît pas bien assurée, d’où elle vient et quelles sont les sources, de quelles informations je dispose pour l’évaluer, si j’ai bien établi des informations multiples et contradictoires afin de pas tomber dans les biais de confirmation, si j’ai explicité mes a priori intellectuels et culturels, même s’ils ne sont pas nécessairement faux, si j’ai envisagé la possibilité d’erreurs de raisonnement, si je n’ai pas laissé mon croire être contaminé par mon désir… »[1].

Pour son édition 2017, le Yearbook Santé et Environnement a fait appel à des scientifiques confirmés et reconnus par leurs pairs pour exposer la quintessence des connaissances scientifiques jugées pertinentes et retenues par eux dans leurs domaines d’expertise.

Parmi les nouveaux champs étudiés cette année, citons celui de l’allergie aux pollens, des moisissures dans les habitations et les effets des rayonnements ionisants.

Comme l’an passé vous retrouverez dans les rubriques correspondantes les analyses d’articles scientifiques publiées dans la revue Environnement, Risques et Santé en 2016.

 

[1]  Interview dans « The Conversation », 19 février 2017 (http://theconversation.com/conversation-avec-gerald-bronner-ce-nest-pas-la-post-verite-qui-nous-menace-mais-lextension-de-notre-credulite-73089

 

Sommaire de l'édition 2017